lundi 23 mai 2011

Félins de Luxe

Les animaux envahissent les campagnes publicitaires. Qu’il s’agisse d’animaux de compagnie ou de bêtes sauvages, leur représentation est ultra tendance en ce moment. On distingue deux tendances :

. La mise en scène d'animaux mignons : A l’instar des enfants, ils véhiculent sympathie, positivisme et douceur. Et cela fait un carton, car ces valeurs sont de plus en plus plébiscitées dans notre société actuelle.
campagne publicitaire PE 2011 pour les bijoux APPART


. La mise en scène de félins dans les publicités des marques de luxe : C'est cette tendance qui m'intéresse et que j'ai choisi de développer. Il s’agit ici d’exprimer un message plus fort : célébrer la force de caractère de la marque et sa dimension luxe. Sa personnalité et celle de ses produits. C’est le cas des dernières campagnes publicitaires Parfum Bulgari, Boucheron et Cartier, qui mettent en scène leurs icônes respectives : le lion, le chat persan et la panthère.

Icônes des Maisons depuis leur création, la représentation de ces félins dans la publicité a ici une légitimité, puisqu’ils font partie intégrante des symboles / codes de la marque.

Enfin, ils symbolisent ses valeurs et sa personnalité (élégance racée,  sensualité,  raffinement, mystère, force...), s’inscrivent dans la narration de l’histoire véhiculée, et permettent une reconnaissance immédiate de la marque.

Bulgari – campagne « Mon Jasmin Noir » (date de sortie : avril 2011)
Kirsten Dunst dompte le lion Bulgari. Son arme fatale : le parfum Mon Jasmin Noir. L’ennivrement est tel que le fauve se laisse caresser par l’actrice qui se blottit dans sa fourrure (cf. film réalisé par Mert & Marcus).
Boucheron – campagne « sensualité hypnotique » (date de sortie : mars 2011)
Le Chat Boucheron, à la sublime fourrure aubergine (couleur emblématique de la Maison) présente, telle une offrande, la bague Quatre. 
Cartier – campagne « winter tale » (date de sortie : décembre 2010)
Pour cette campagne, Cartier avait choisi de mettre en scène un bébé panthère (so cute !!) afin de transmettre une dimension onirique et merveilleuse en cette période de Noël.

dimanche 15 mai 2011

Inspirations

Helmut Newton et ses baisers féminins continuent d'inspirer les Créateurs : ici, le court métrage "The Tale of a Fairy" réalisé par  Karl Lagerfeld pour la collection croisière 2011 de Chanel (production Walter Filmset la couverture du magazine LOVE. Ainsi que je l'avais évoqué ici, un vent de subversion souffle sur la mode....
 "The Tale of a Fairy" est visible sur http://www.youtube.com/watch?v=T8xm2SAu71k
A gauche : photo d'Herlmut Newton - A droite : extrait du court métrage "The tale of a fairy", ici Anna Mouglalis et Freja Beha
A gauche, photo d'Helmut Newton - A droite : couverture de LOVE mettant en scène Kate Moss et Léa T
Richard Prince et sa série des "nurses" nourrissent la créativité de Louis Vuitton : après le défilé de 2008, la collection Hiver 2011-2012 y fait également référence. 
De gauche à droite : une des "nurse" de Richard Prince - Défilé Vuitton 2008 - Défilé Vuitton Hiver 2011-2012
Quand "la Madeleine à la veilleuse" de Georges de la Tour influence la campagne publicitaire
2011-2012 de Christian Louboutin....
Jodie Foster dans "Taxi Driver"... 35 ans après, son personnage inspire Marc Jacobs et sa campagne de publicité PE 2011 pour les lunettes :
Jean Seberg dans "A bout de souffle" de Godard, un style toujours dans "l'air du temps" pour Nina Ricci 
La campagne publicitaire Eram pour le printemps 2011 parodie avec esprit et humour celles de The Kooples pour notre plus grand plaisir...

vendredi 13 mai 2011

Mes coups de coeur de la semaine #1#

Un film : La solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo
avec Alba Rohrwacher, Luca Marinelli…

La solitude des nombres premiers est l’adaptation du roman best seller éponyme de Paolo Giordano. Il décrit en parallèle, les destins d'Alice et de Mattia, tous deux meurtris par un terrible événement surgi pendant l’enfance et qui marquera à jamais leur existence. Deux écorchés de la vie, elle boiteuse, victime de la cruauté des autres, lui, timide névrosé et rongé par la culpabilité. D'humiliations en renoncements, ils vont se croiser, se fuir, devenir inséparables, se perdre de vue….Pour finalement mieux se retrouver. Solitaires, uniques tels des nombres premiers,  attirés malgré tout l’un vers l’autre par une alchimie mystérieuse et par la même sensibilité toujours à fleur de peau qui rend difficile toute communication avec le monde extérieur, ces deux êtres solitaires tisseront au fil des années une relation complexe.

Porté par des acteurs magistraux (
Luca Marinelli, et surtout Alba Rhrwacher), La solitude des nombres premiers est un film lumineux, émouvant, empreint de grâce. La qualité du film réside notamment dans l’épaisseur des personnages, la qualité d’interprétation. Dans la justesse à retranscrire les névroses, la douleur de la solitude et la difficulté à s’adapter à la vie. Les traumatismes de l’enfance conditionnent notre vie adulte. Et les parents ne font qu’amplifier ces traumas, on pense notamment à ceux d’Alice (un père tyrannique, une mère dépressive et inconsistante auprès de qui Alice cherche désespérément l’attention sans jamais pouvoir la saisir). On ne peut qu’être touché par ce film qui trouve une résonnance en chacun de nous.
Un CD : Blood Pressures de The Kills.
Après Keep On Your Mean Side (2003), No Wow (2005) et Midnight Bloom (2008), le duo anglo-américain The Kills (formé par Alison Mosshart alias VV et Jamie Hince alias Mr Kate Moss) sont de retour avec un 4ème album intitulé Blood Pressures.
Pus pop, plus lumineux, moins fiévreux et underground que les précédents albums, ce nouvel opus n’en perd pas moins de son aura. Rythmes syncopés, riffs de guitare saillantes, voix charnelles, le duo charismatique et sulfureux continue de distiller un rock radical et sensuel. The Kills signe ici un album peut être plus sage et moins ténébreux que les précédents, mais plus mature et toujours aussi singulier.
J’écoute en boucle Future Starts slow, DNA, Baby Says et Damned if she do.

Une expo : « Richard Prince, American Prayer »

Richard Prince, l’artiste américain de la contre-culture, jouant avec les codes de l’art et de l’Amérique et adulé de Marc Jacobs,  expose pour la première fois en France.  Peintre, photographe, sculpteur… le travail de cet artiste protéiforme consiste à détourner des œuvres ou images existantes (photos, affiches publicitaires, romans de gare, illustrations…) issues des grands mythes américains et de la culture populaire. Ses œuvres les plus célèbres sont la série de peintures représentant des nurses coquines (inspirée des couvertures de romans de gare), et les re-photographies de cow-boys des campagnes publicitaires Marlboro.

Méconnu en France, il est pourtant un artiste majeur de la scène internationale (à l’instar de Damien Hirst et Jeff Koons). L’exposition à la BNF met en lumière, pour la première fois, les œuvres (livres, dessins, photos….) issues de la culture pop et des contre- cultures américaines des années 1950 à 1980 (beat génération, mouvement hippie…), qui  ont influencé et continuent d’inspirer, de nourrir l’œuvre de Richard Prince.

Des œuvres issues de sa collection personnelle, car l’artiste est un fervent collectionneur depuis plus de 30 ans : Tableaux, dessins, photographies de célébrités, livres d’artistes, manuscrits d’écrivains célèbres (Kerouak, Truman Capote, Nabokov…), romans de série Z, pochettes de disques…. illustrent son univers personnel, entre culture savante et culture populaire, entre Amérique et Europe, selon une démarche artistique originale.

Une exposition foisonnante et passionnante, qui permet de mieux appréhender le travail de l’artiste. On retrouve, à travers ses influences, la personnalité de l’artiste et de ses œuvres, la richesse de son univers, ce que j’aime chez lui : son sens de l’humour, son ton ironique, son univers érotique et troublant (j’adore sa série des nurses), sa façon si singulière de raconter des histoires, et notamment celle de l’Amérique de fin de siècle.

Jusqu’au 26 juin à la BNF.

Une campagne publicitaire : Eram

J’adore, j’adore, j’adore !
La nouvelle campagne publicitaire pour Eram est un petit bijou d’esprit, d’impertinence et d’humour : Elle se moque ouvertement des campagnes The Kooples, et ça, j’aime !
En mettant en scène deux mannequins en cire censés exercer des métiers glamour (Architecte / Artiste performer / photographe / DJ) et s’être rencontrés dans des lieux hyper branchés (une soirée roof top à NY, un squat à Berlin), elle parodie The Kooples avec ses faux couples pseudo bobos parisiens  insupportables affichant leur belles gueules et leur air suffisant. Chez Eram, une chose est vraie : le prix ! (Eram, Il faudrait être fou pour dépenser plus !)

Dommage que leurs chaussures soient si moches, car leurs campagnes de pub, depuis 1977, sont des petits bijoux !
Une Série : Mad Men saison 5

Je suis résolument mad de Mad Men. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série (est ce possible ?), Mad Men se déroule dans les sixties à NY. La série raconte la vie de l’agence de publicité Sterling Cooper et de ses salariés, tels que le charismatique, mystérieux et séducteur Don Draper, brillant directeur de création de l’Agence au passé trouble. Au travers des différents personnages et des évènements, la série dépeint une Amérique en pleine mutation, les changements sociaux et moraux qui ont eu lieu aux Etats-Unis dans les sixties. Mais ne vous fiez pas aux apparences, derrière l’esthétique froide et glamour, se cache une critique mordante du rêve américain, des mœurs de l’époque et de la société de consommation.

Après 4 saisons, je me délecte toujours de cette série fascinante, pleine d’esprit, à l’esthétisme splendide, portée par des personnages charismatiques qui, au fil des saisons et des épisodes, dévoilent petit à petit leur failles et leur névroses….

Et bien sûr, ce que je préfère, c’est que dans les années 60 et chez Sterling Cooper, on pouvait fumer, boire du whisky et admirer le beau Don Draper. Ce n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui dans les agences de pub….alors, laissez moi un peu rêver !!
Don Draper

jeudi 21 avril 2011

Tendance Impressioniste

Après des années de dépression et d’austérité, en phase avec la crise économique qui a secoué notre société, l’optimisme, le retour à la joie de vivre, au plaisir et à l’émotion, font petit à petit leur come back en 2011.

En parallèle, face à une consommation poussée à l’excès, conjuguée à une accessibilité illimitée au monde de l’information (Internet, iphone, ipad…) et à une crise écologique qui ne cesse de s’amplifier, notre société connaît à l’heure actuelle une mutation, poussant les individus à revenir à l’essentiel, se ressourcer et retrouver le bonheur des choses simples. De ce fait, le besoin de nature, d’authenticité et de simplicité sont plébiscités.

Ce nouvel état d’esprit irradie sur la Mode, qui, résolument en phase avec les mutations de notre époque, se fait le miroir de la société, et s’exprime à travers la tendance Impressionniste.

L'impressionnisme est un courant pictural né au 19ème siècle en France, qui se caractérise par la représentation des impressions fugitives. Les peintres de ce mouvement s’intéressent à la nature, au plein air, aux paysages ou encore aux scènes d'une vie heureuse saisie dans la particularité de l'instant. Ils privilégient les couleurs vives, et font de la lumière l'élément essentiel et mouvant de leur peinture.

Peindre la réalité réjouissante, celle des loisirs, de la beauté de la nature... tel est leur quête. Bref, un certain art de vivre, qui rejoint bien des aspirations de notre société. Parmi les principaux représentants du courant impressionniste il faut citer Monet, Pissaro, Manet, Bonnard, Signac, Sisley, Renoir et Cézanne.

Ainsi, l’impressionnisme s’invite dans les collections de PAP pour le printemps - été 2011 : Explosions de couleurs vives et chatoyantes, pointillisme faisant référence à Paul Signac (cf défilé Cacharel), représentations de la nature, déferlante de fleurs, fruits gorgés de soleil inspirés des toiles de Cézanne ou Manet….s’affichent sur les podiums.
De gauche à droite :  Cacharel - Cacharel - D&G (défilés Printemps - Eté 2011)
De gauche à droite : Paul Smith - Jil Sander - Stella McCartney ( défilés Printemps-Eté 2011)
A gauche : Les coquelicots (Monet) - A droite : Femme à l'ombrelle dans un jardin (Renoir)
A gauche : Lemon (Manet) - A droite : Les nymphéas (Monet)
A gauche : Les vignobles à Cagnes (Renoir) - A droite : Jardin aux iris (Monet)


L’impressionnisme influence aussi la publicité. Karl Lagerfeld, toujours en phase avec son époque, s’inspire de l’œuvre du peintre impressionniste Pierre Bonnard pour la campagne publicitaire Chanel Printemps / Eté 2011. Joies du plein air, lumière, nature, scènes de la vie quotidienne et poses nonchalantes sont revisitées sous son objectif.
A gauche : La Terrasse à Vernonnet (Bonnard) - A droite : campagne publicitaire Chanel Printemps - Eté 2011
Campagne publicitaire Chanel Printemps-Eté 2011


Si les créateurs de mode s’inspirent des plus grands peintres impressionnistes, le succès actuel des expositions Monet (au musée d’Orsay) et Bonnard (au musée des impressionnistes de Giverny), confirme bel et bien cet engouement pour la tendance impressionniste. Retour à la nature, optimisme et quête d’authenticité signent le nouveau way of life des consommateurs.

mercredi 13 avril 2011

Arty Influence #3#

La Mode et la Publicité des marques de luxe ont toujours puisé leur créativité dans des sources d’inspirations multiples : cinéma, peinture, photo, musique….Cette saison, plus que jamais, Mode et  Publicité se nourrissent de références arty, s’en imprègnent, s’en emparent.

Par ailleurs, cette tendance semble s’inscrire dans le way of life des consommateurs qui recherchent, à travers ces références, à mieux comprendre une époque trouble, marquée par les interrogations, le doute, l'incertitude. Et parce que l’art émerveille notre quotidien, il ne peut donc qu’enchanter la mode et la publicité, et de ce fait le consommateur, qui cherche, petit à petit, à s’évader d’une société toujours ancrée dans la crise économique.

Voici quelques exemples en images :


* Les campagnes publicitaires des marques de luxe s'inspirent de la peinture :
A gauche et au centre : tableaux de Fernand Léger - A droite : campagne publicitaire Prada
Printemps-Eté 2011
A gauche : tableau de Bonnard - A droite : campagne publicitaire Chanel Printemps-Eté 2011
* Les campagnes publicitaires des marques de luxe s'inspirent de la photo :
A gauche : Yves Saint Laurent shooté par Jean Loup SIEFF - Au centre : publicité pour le parfum M7  de YSL - A droite : publicité pour le parfum Bang de Marc Jacobs lancé début 2011
A gauche et au centre : photos de Richard AVEDON - A droite : campagne publicitaire Lacoste
 Avedon inspire Lacoste (à gauche) et la campagne publicitaire Printemps-Eté 2011 de Nike
A gauche : photo de Richard Avedon - Au centre et à droite : campagne publicitaire Burberry Printemps 2011 pour la collection capsule April Showers



vendredi 8 avril 2011

Anthology of a decade

Hedi Slimane. Le directeur artistique qui inventa pour Dior Homme une nouvelle vision de l’élégance masculine, insufflant au vestiaire masculin une silhouette longiligne, sensuelle et androgyne. Hedi Slimane, le créateur visionnaire qui a révolutionné la mode homme et femme, érigeant la dégaine de dandy rock & chic en allure la plus tendance et désirable de ces dernières années. Hedi Slimane, le photographe amoureux du rock et ami intime de Pete Doherty. Hedi Slimane, le portraitiste sensible, obsédé par l’adolescence.

Artiste protéiforme, Hedi Slimane se consacre aujourd’hui uniquement à la photographie depuis qu’il a quitté Dior Homme en 2007. Il y a eu Stage, recueil de clichés de groupes de rock, puis London Birth of a cult, qui consacrait la passion de son auteur pour la scène rock. A l’occasion de la sortie du livre Anthology of a Decade, j’ai eu envie de vous parler de lui. Séries mode, portraits d’artistes et d’inconnus, souvenirs de collection haute couture et travail plus personnel sont réunis dans ce recueil de 600 photos qui retrace 10 ans de travail du créateur.
Admirative de son travail de directeur artistique pour Dior, j’ai découvert il y a quelques années le photographe, dont l’univers résonne avec sa vision du style. J’aime son regard acéré. Sa sensibilité. L’émotion qui imprègne ses photos. Son style graphique et épuré. Ses portraits réels et émouvants. Son travail sur le noir et blanc qui rend ses photos si élégantes, modernes et vivantes.

Il y a ses clichés rock, qui capturent l’essence d’une époque, celle du retour en force de la scène rock dans l’univers musical : The Drums, The Kills, Babyshambles, Franz Ferdinand… Une immersion côté scène, backstage et fans. Il y a ces photos prises sur le vif, des images en noir et blanc intimes, puissantes, qui saisissent avec grâce et justesse l’atmosphère des concerts, l’ambiance fiévreuse et vibrante, le public en transe. Des instants fugitifs. Une plongée au cœur du rock, au plus près des musiciens et du public, et c’est ce qui rend ses photos si vivantes et émouvantes. Il s’intéresse aux visages, aux icônes d’une génération tels que Pete Doherty qu’il photographie avec beaucoup de tendresse.

Pete Doherty

Il y a ses séries mode. Sophistiquées. Subversives. Sensuelles. D’une beauté à couper le souffle. A l’image de son vestiaire, ses clichés capturent avec force et élégance les icônes du moment, Kate Moss, Freja Beha, Anna S… Des images épurées et graphiques qui mettent en lumière la personnalité, la beauté des sujets et des vêtements.
Kate Moss
Sasha - Anna S
A gauche : Nathalie Portman


dimanche 3 avril 2011

In Between

Guy Bourdin est probablement le photographe publicitaire le plus adulé des quarante dernières années. Connu principalement pour ses images de mode parues dans Vogue dans les années 1970 et ses publicités pour les chaussures Charles Jourdan, Guy Bourdin a élaboré un  style singulier que tentent aujourd’hui encore d’égaler photographes, artistes, cinéastes.

A l’occasion de la sortie du livre In Between édité par Shelly Verthime qui rend hommage à la singularité de l’artiste et à la pérennité de son influence sur la photo de mode, j’ai eu envie de vous parler de ce photographe de génie.


Le travail de Bourdin se caractérise par un fantastique sens de la mise en scène, une composition rigoureuse et graphique, une maîtrise des couleurs vives. Ces photos sont des tableaux narratifs sophistiqués, sulfureux, teintés de mystère et d’ambiguité. Des petits bijoux d'humour noir, empreints de sexe, de violence.

Perfectionniste de l’image avec un sens du détail et du décor exacerbé, chacune de ses photos capture un détail étonnant, insolite, que souligne une force narrative oscillant entre le réalisme poétique et le surréalisme (Man Ray inspirera beaucoup Bourdin). Son travail évoque celui de Magritte, de David Lynch, ou encore d’Edward Hopper dont les paysages figés et la solitude des êtres résonnent avec l’univers du photographe.

La collaboration de Bourdin avec le magazine Vogue débute dans les années 50. A cette époque, la photographie de mode reflète l’optimisme et le consumérisme des années post guerre. Bourdin va bousculer la photo de mode et initier le caractère novateur et audacieux de Vogue, en brisant le caractère conventionnel et conservateur des photos réalisées à cette période. La collaboration entre le photographe et le magazine durera 30 ans.

En parallèle, Guy Bourdin s’essaie à la publicité et devient le photographe attitré de la marque Charles Jourdan à partir de 1967. Ses photos pour la marque de chaussures marquent les esprits : il est le premier photographe de mode à raconter des histoires, à amener une dimensions narrative dans la publicité en plaçant le produit au cœur de la narration et le consommateur en situation de voyeur. C’est là toute la magie de son talent.

Dans les années 1980, l’avènement du politiquement correct convient mal au style sulfureux et provocateur de Bourdin qui cesse peu à peu de travailler pour Vogue et la publicité.

Aujourd’hui encore, le photographe ne cesse d’inspirer. Son influence a été et reste majeure. Jamais avant lui un photographe de mode n’avait su bousculer à ce point les conventions.

Voici quelques photos que j'adore :

Photos parues dans le Vogue français :


Publicités pour Charles Jourdan :