lundi 28 février 2011

Le Parfum. Une histoire de séduction.

Natalie Portman m’inspire beaucoup en ce moment. Après avoir évoqué la nouvelle campagne publicitaire print de Miss Dior Chérie dans mon précédent billet, c’est en découvrant le film réalisé par Sofia Coppola que j’ai eu envie de vous parler d’amour, de séduction et de parfums. En effet, si ce dernier* ne m’a pas séduite et qu’il s’agit d’un énième film sur l’amour et le pouvoir de séduction du parfum, ce thème, bien que mis en scène par beaucoup de marques, continue de m’enchanter.

Un parfum peut il nous faire perdre la tête, nous sublimer, nous rendre irrésistible au point de devenir notre meilleure arme de séduction? Oui, car le parfum est l’essence même de la séduction. C’est pourquoi les marques de parfums explorent très souvent, dans leur narration publicitaire, le territoire de l’amour ainsi que le mythe de la personne séductrice que le parfum rend irrésistible.

Véritable protagoniste de l’histoire narrée par les marques dans leur communication, le parfum exerce un  pouvoir d’attraction, un charme puissant, enrichit de séduction celui ou celle qui le porte. Il rend les femmes (ou les hommes) captivant(e)s, voire irrésistibles, révélant leur beauté, sublimant leur allure, les imprégnant de magnétisme sensuel. Telle une force incontrôlable, la présence du parfum sur la peau enivre et provoque une attirance indéfinissable,

Initiateur de désir, le parfum peut aussi faire perdre la raison,  insufflant une sensualité troublante, attisant l’érotisme, exaltant les sens, excitant l’imagination. Il peut aussi s’avérer ensorcelant, voire dangereux.

Enfin, le parfum peut être aussi, tout simplement, un accessoire de mode pour le dandy et séducteur contemporain, à l’instar d’un « it bag » pour les femmes.

Résolument protéiformes, amour et séduction sont mis en lumière de façon différente par les marques dans leur communication publicitaire. Décryptage en images. (Le sujet étant vaste, je me suis concentrée uniquement sur les campagnes publicitaires 2010 et 2011).


L’amour chez les 15-25 ans
Le parfum accompagne l'adolescence / le début de l'âge adulte, et la découverte de l'amour et du désir :

Les premiers émois de l'adolescence :  « Amor, Amor » de Cacharel. "Un jour, tu sens que c’est lui. Ecoute les battements de ton cœur. Amor, Amor, le parfum de l’amour".

Le sentiment amoureux incarné par une Jeune Femme rock et romantique : Taylor Momsen de la série Gossip Girl est le visage de « parlez moi d’amour » de Galliano. (Personnellement, je ne la trouve pas vraiment romantique, mais plutôt ultra trash pour une gamine de 16 ans).

L’éveil au désir, avec « le premier parfum » de Lolita Lempicka. L’homme est symbolisé par l’arbre. La jeune femme s’abandonne au plaisir.
De gauche à droite : Amor Amor (Cacharel) - Parlez moi d'amour (Galliano) - Le premier parfum (Lolita Lempicka)














L’ "Idylle" de Nora Arzedener. Le coup de foudre (cf film) d' Elettra Rosselinni ("Trésor in love" de Lancôme).
De gauche à droite : Idylle (Guerlain) - Trésor in love (Lancôme)

L’amour un brin coquin : Natalie Portman s'adonne au jeu libertin avec le ruban en soie de son parfum "Miss Dior Chérie" sur la chanson « je t’aime moi non plus » de Gainsbourg.
L’amour ultra romantique : "Marry me" de Lanvin & "Promesse" de Cacharel.
De gauche à droite : Miss Dior Chérie (Dior) - Promesse (Cacharel) - Marry me ! (Lanvin)


Le jeu de séduction. La rencontre amoureuse.
La publicité met en lumière un jeu de séduction, un chassé croisé amoureux, voire une rencontre mystérieuse :

Jeu de séduction et mystère dans le chic-issime court métrage « Dior Homme » incarné par Jude Law et signé Guy Ritchie (Dior j’adore !)
Dior Homme, incarné par Jude Law













Chassés-croisés du désir entre Audrey Tautou et un beau garçon ennivré par son parfum Chanel.
Film Chanel n°5 avec Audrey Tautou - Réalisation : Jean-Pierre Jeunet














Avant Audrey Tautou, Nicole Kidman incarnait une cendrillon moderne dans le conte de fées hollywoodien mis en scène par Baz Luhrmann.
Film Chanel n°5 incarné par Nicole Kidman










Amour et désir. Séduction et érotisme.Une célébration du pouvoir érotico-sensuel du parfum.
Ici, le parfum opère une séduction vénéneuse, passionnée, intense. Le désir est irrésistible, le fantasme palpable, la tension charnelle. Emotion et sensualité imprègnent la pellicule.


« Gucci Guilty » et le fantasme à l’état pur. « Parisienne » d’YSL ou l’invitation au désir et à l’érotisme incarné par une Kate Moss sexy en diable.
A gauche : Gucci Guilty (Gucci) - A droite : Parisienne (YSL)


Gaultier et Mondino, le talentueux duo, nous livre encore une fois une petite merveille de subversion avec les campagnes de publicité pour « le Mâle » et « Classique »








Parfums JPG : le Mâle (pour hommes) - Classique (pour femmes)


Natalia Vodianova troublante de sensualité pour "Shalimar"de Guerlain.










Shalimar (Guerlain) incarné par Natalia Vodianova


Pour « Secret Obsession » (Eva Mendes torride !) et « Belle d’Opium » (quel mauvais choix que celui de Mélanie Thierry, si lisse, pour incarner un parfum aussi capiteux), le pouvoir du parfum est si intense qu’il fait perdre la raison, jusqu’à devenir obsession. Amour et danger se conjuguent.





De gauche à droite : Secret Obsession (Calvin Klein) - Belle d'Opium (YSL)



Le parfum. Arme fatale du séducteur contemporain.
Vincent Cassel promène sa gueule de voyou et fait tomber les filles comme des mouches dans le film "la nuit de l'homme" d'YSL. D'un claquement de doigts et parce que je porte "One million" de Paco Rabanne, tous mes rêves se réalisent. Matthieu McConnaughey est l'Elu avec "The one" de Dolce&Gabbana.












De gauche à droite : La nuit de l'homme (YSL) - One Million (paco Rabanne) - The one (Dolce&Gabbana)

lundi 21 février 2011

In the mood for China

Est-ce que parce que je reviens d’un voyage en Thaïlande que l’influence de l’Asie dans notre société contemporaine me saute aux yeux ? Peut être, mais pas que. Le continent asiatique, et plus précisément la Chine, est bel et bien omniprésent et s'est emparé de l’industrie du luxe.

Grande puissance financière (Shanghai est la 3ème capitalisation boursière mondiale derrière New York et Tokyo), la Chine est aujourd’hui la deuxième puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis (Source : l’expansion.com du 4.01.2010).

L’économie influençant le marché du luxe, ceci explique que la Chine soit devenue une source d’inspiration et une destination de prédilection pour l’industrie du luxe avec l’émergence d’une clientèle Chinoise prospère qui souhaite, à travers l'acquisition de produits de luxe, afficher aux yeux du monde sa réussite sociale.

Les marques de luxe ont compris l’importance  de ce nouvel eldorado et se sont, petit à petit, imprégnées de la Chine. Décryptage et retour sur cette tendance « made in China ».

Karl Lagerfeld, réputé pour son flair, s'est emparé de ce marché émergeant. En décembre 2009, Il ouvrait une boutique Chanel à Shanghai et choisissait la ville la plus peuplée du Pays pour le défilé de la collection annuelle des Maisons d’Art Chanel (intitulé « Paris Shanghai ») destiné à promouvoir le travail des artisans collaborateurs de Chanel. Cet événement avait été ultra médiatisé, eu égard d’une stratégie de buzz parfaitement orchestrée : lancement d’un mini-site dédié à la préparation de la collection (www.chanel-paris-shangai.com), diffusion d’une série de 10 films teasing et d’un court métrage de 22 mn en préambule du défilé, retraçant le voyage onirique de Coco Chanel en Chine….

En 2010, Dior se tournait elle aussi vers l’Est avec « Lady Blue », le 3ème opus de la saga Lady Dior. Orchestré par David Lynch, le court-métrage de 16 mn avait pour vocation de promouvoir l’emblématique sac Lady Dior, en mettant en scène la ville de Shanghai au côté de Marion Cotillard et du séduisant Gong Tao, visant à toucher le consommateur asiatique.

Campagne Publicitaire "Lady Blue" - Dior

Le cas d’Hermès et de Shang Xia illustre également bien l’importance du marché Chinois. Le groupe français inaugurait, le 16 septembre 2010 à Shanghai, la première boutique de sa nouvelle marque fille « Shang Xia » (qui signifie « haut-bas » en chinois) destinée à conquérir les clients Chinois. Spécialement dédiée au marché Chinois (c’est une première pour une marque de luxe !), Shiang Xia a pour vocation « la création, la fabrication et la diffusion d’objets mettant en œuvre des matières premières et des savoir-faire artisanaux chinois d’excellence. » Site web : www.shang-xia.com

Au delà de l'invasion des marques de luxe en Chine, de la création de marque uniquement dédiée au marché Chinois avec Hermès, de l'évocation de l'Asie dans les campagnes de communication, l'empire du soleil levant s'invite aussi dans les collections de prêt à porter pour le  Printemps - Eté 2011 :

Marc Jacobs pour Louis Vuitton rend hommage à l’Orient glamour des années 20, en faisant défiler des femmes sexy en diable, vêtues de kimonos, de soies brodées et de cols Mao.

Défilé Louis Vuitton Printemps/Eté 2011
campagne publicitaire Louis Vuitton Printemps/Eté 2011

Dries Van Noten, quant à lui,  marie l’Orient et l’Occident avec des vêtements aux imprimés inspirés des céramiques chinoises et nous livre une vision moderne du kimono.

Défilé Dries Van Noten Printemps/Eté 2011

Enfin Paul Smith a choisi lui aussi de saluer l'Orient, en parant ses héroïnes, avec subtilité et délicatesse, d’imprimés fleuris japonisants.
Défilé Paul Smith Printemps/Eté 2011

Cette tendance n’en est qu’à ses prémices, puisqu’elle s’invite dans les collections Automne/Hiver 2011-2012 avec Ralph Lauren et son univers « Shanghai art déco ». (les fashion weeks n'étant pas terminées, je ne peux, pour le moment, citer que cette marque, mais mon petit doigt me dit qu'il y en aura d'autres)

Défilé Ralph Lauren Automne/Hiver 2011-2012

Enfin, au delà du luxe, citons l’émergence d’un cinéma asiatique de qualité. 2010 a été marqué par l’enchanteur « Oncle Boonmee » du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (palmes d’or au festival de Cannes), le magnifique « Poetry » du Coréen Lee Chang-Dong (prix du scénario à Cannes) et le stupéfiant  « Mother » du Coréen Joon Ho-Bong.

En conclusion, la Chine, nouveau terrain de conquête des marques de luxe occidentales, est devenue une source d’inspiration majeure et un marché incontournable.
Plus que jamais, l’industrie du luxe se doit de séduire la clientèle Chinoise et de renforcer sa présence sur le territoire asiatique, la Chine étant en passe de devenir, à l’horizon 2025, la première puissance économique mondiale, selon les prévisions de la Banque Mondiale et  de Goldman Sachs. (source : www.expansion.com)

samedi 5 février 2011

Anti Conformisme

Un vent de subversion souffle sur les marques de luxe.

Ces derniers mois ont été marqués par l’ambiguité sexuelle, les mannequins androgynes ou étranges (albinos, individu au corps entièrement tatoué…), créant une véritable confusion des genres et érigeant le non-conformisme en tendance phare de ce début d’année 2011 dans la mode et le luxe.

Le phénomène "androgyne" et "transgenre" a été initié par Ricardo Tisci, le DA de Givenchy. On savait le créateur adepte de la notion de masculin/féminin, mise en majesté dans ses collections, et de son inclinaison pour les photos de groupes mixant hommes et femmes. La campagne AH 2010-2011 va plus loin dans la transgression : outre le fait de faire s’embrasser deux femmes, le DA a choisi de faire poser Léa T, mannequin brésilien transsexuel, et assistant personnel du créateur.

Campagne Givenchy AH 2010-2011. Léa T


Il y a eu ensuite l'engouement pour Andrej Pejic, mannequin homme qui ressemble à s’y méprendre à une femme, avec sa chevelure blonde angélique et son allure gracile. Fascinant et magnétique, les créateurs de mode se sont entichés de lui : Après avoir défilé pour Gaultier et Paul Smith, il devient l’égérie des campagnes PE 2011 de Marc Jacobs et JP Gaultier.

Campagnes Gaultier et Marc Jacobs PE 2011- Andrej en haut à gauche et en bas à droite
Et puis Balenciaga, dont le défilé PE 2011 teinté de « punk couture » mettait en scène des mannequins à la dégaine boyish, arborant coupes garçonnes et chaussées de Creepers. La campagne de publicité PE 2011 s’inscrit dans la tendance "androgyne", transformant la très glamour Gisèle Bünchen en garçon manqué.
Campagne Balenciaga PE 2011
Le courant androgyne des années 80, initié par Calvin Klein et Kate Moss dans la campagne de publicité pour le parfum Obsession (premier parfum masculin incarné par une femme), revient sur le devant de la scène....


Outre le phénomène de mélange des genres et de confusion sexuelle, les mannequins anti conventionnels font leur come back sur les podiums et dans les campagnes publicitaires PE 2011 : Jeunes femmes aux visages d'ovni (Lindsey Winxson chez Mulberry, Daphne Groenveld chez Givenchy), mannequin au corps entièrement tatoué d’un squelette (Rico chez Thierry Mugler), albinos (Stephen Thompson chez Givenchy)....

Lindsey Winxson

Daphne Groenveld
Rico
Stephen Thompson

Après les métrosexuels, les übersexuels, le porno chic….Une nouvelle ère s’annonce, faisant écho aux interrogations de la société sur les frontières entre les sexes et les genres, et en phase avec les nouvelles aspirations de la société contemporaine, demandeuse d’audace, de transgression.

En effet, au regard de la crise, le comportement des consommateurs a changé. A travers sa consommation, l’individu cherche à redonner du sens à sa vie. Consommer du luxe aujourd’hui ce n’est plus simplement dépenser beaucoup d’argent et acheter un produit : c’est la promesse de vivre une expérience inédite, extraordinaire. C’est le reflet d’une attitude contestataire vis à vis d’une époque marquée par la récession économique.

D’autre part, les créateurs cherchent à bousculer leur époque, les conventions, et de surcroît, les codes du luxe. Nostalgiques d’une ère révolue où la créativité primait sur l’aspect mercantile, les directeurs artistiques des marques de luxe tentent de retrouver l’esprit « créateur » d’antan.
C’est peut être la raison pour laquelle certaines marques de luxe proposent ainsi la promesse de vivre une expérience subversive, pour retrouver de cet aura et être en phase avec les consommateurs en quête de sensations fortes.

Pour conclure, j’ai envie de citer Olivier Toscani (célèbre photographe des pubs Benetton) qui a peut être trouvé la réponse à ce besoin de subversion : « dans l’art, la transgression est une obligation. La créativité doit transgresser les règles établies. La subversion appartient à l’art. Il faut bouleverser les valeurs et remettre les choses en question, constamment. Qui ne transgresse pas, n’est pas un vrai artiste ».

Et vous qu’en pensez vous ?

De battre, mon cœur s’est arrêté.

La nuit juste avant les forêts, avec Romain Duris.
Texte : Bernard-Marie Koltés. Mise en scène : Patrice Chéreau


J’avoue, j’adore Romain Duris. Il est un de mes acteurs français préférés avec Mathieu Amalric et Louis Garrel. J’ai vu tous ses films : du "Péril jeune" à "L'homme qui voulait vivre sa vie", son dernier film, en passant par "L'arnacoeur" (je lui pardonne d'avoir joué dans ce navet). Mon préféré reste « De battre mon cœur s’est arrêté » (même si je le trouve irrésistible dans les films de Cédric Klapisch). Un film magistral, superbe, d’une noirceur absolue. A mes yeux, il est LE film qui a marqué un tournant dans la carrière de l’acteur, le faisant passer du statut d’éternel adolescent à celui d’homme.

C’est la première fois qu’il joue au théâtre. Il fait ses premiers pas dans un monologue d’1h30 mis en scène par Patrice Chéreau qui l’avait dirigé en 2009 dans « Persécution » (film excellent par ailleurs).

Je suis allée voir "La nuit juste avant les forêts" hier soir au Théâtre de l’Atelier. Quelle excitation ce fût de découvrir l’acteur en chair et en os ! Et je n’ai pas été déçue, bien au contraire…

La pièce :
Il s’agit d’un soliloque, mettant en scène 2 personnages, l’un parlant (Romain Duris), l’autre muet et scéniquement invisible.

L'histoire :
Un étranger qui vient d'être tabassé, tente de retenir, par tous les mots qu’il peut trouver, un inconnu qu’il a abordé au coin d’une rue, un soir de profonde solitude. Il lui parle de son univers. Une banlieue où il pleut, où l’on est étranger, où l’on ne travaille plus. Il lui parle de tout et de l’amour comme on ne peut jamais en parler, sauf à un inconnu. Il se raccroche à lui pour éviter de mourir à petit feu. (extrait du synopsis – www. theatredelatelier.com)

"La Nuit juste avant les forêts" m’a beaucoup touchée. Soliloque intense et violent sur la solitude extrême d’un personnage, chaque mot, impossible à contenir, met en lumière l’urgence de vivre et la peur d’être seul.

La prestation de Romain Duris est magistrale. Il incarne, avec beaucoup de justesse, ce rôle d’homme fiévreux, fier, arrogant, brisé. Ce personnage dont on ne sait rien, sauf qu’il est étranger et en marge de la société (il n’a pas de travail, ni de maison et vit à l’hôtel). J’ai retrouvé la verve de l’acteur de cinéma, sa présence, son charisme.

Le texte de Koltès est par ailleurs magnifique. Et le thème, celui de la solitude et de l'exclusion, bouleversant, en résonnance avec notre société actuelle. Le décor de chambre d’hôpital dramatise encore davantage la force du texte en plaçant cet homme face à sa mort. Dépouillé, il accentue le sentiment de solitude.

Je salue également la mise en scène de Patrice Chéreau, dont le talent réside dans la capacité à mettre en scène, avec beaucoup de justesse, la psychologie complexe des hommes.

Enfin, j’ai été beaucoup émue par les remerciements de Romain Duris à la fin de la pièce. Il paraissait timide, murmurant des « merci », sincère, et lui aussi certainement, profondément ému.

Courez-y, la pièce est à l’affiche jusqu’au 5 mars au Théâtre de l’Atelier. Environ 30 euros la place.

mardi 1 février 2011

Campagnes Publicitaires P/E 2011. Le bonheur est il revenu à la Mode ?

Après des années de dépression, la quadrichromie et la positive attitude sont de retour dans la Mode.

Contrairement aux idées reçues, la mode est moins futile qu’on ne le pense : résolument ancrée dans son époque, elle est le miroir de la société et du lifestyle des consommateurs.

2008 marque l’ère du début de la crise économique. Fini attitude bling-bling et ostentation. Les consommateurs rejettent les valeurs de « frime ». Place à l’austérité, au minimalisme ascétique, à la sobriété, voire à la noirceur. L’ère du retour à l’essentiel a sonné.

Sombres et mélancoliques, les publicités des marques de mode sont le reflet de cette époque marquée par le chômage, une économie en récession et des individus en proie aux doutes. Dépouillement et code noir&blanc sont mis à l’honneur.

Petit rappel en images :


Campagne Chanel A/H 2008/2009 - Campagne P/E 2009 : Même en été, la femme Chanel est triste…













Cette campagne Chanel A/H 2009-2010 (à gauche) me fait penser à une scène du film "Le ruban blanc" de M. Haneke (à droite).


Cavalli A/H 2008-2009 -  Jil Sander A/H 2009-2010- YSL A/H 2010-2011
Valentino A/H 2010-2011 : Ou est passé le code couleur rouge cher à la marque ?


Les psys estiment qu’une dépression dure deux ans. Ils ne croient pas si bien dire. En 2011, la dépression s’éloigne petit à petit, laissant place à la légèreté et à la spontanéité. Le bonheur, la joie de vivre, l’émotion sont de retour et imprègnent les Campagnes de Publicité Mode P/E 2011. 

Happiness chez D&G et Chloé.

Prozac is over chez Chanel. Les mannequins batifolent dans les herbes folles.



La bonne humeur s’empare également des vêtements qui irradient de couleurs vives. On assiste à un regain de gaieté, d’énergie, de glamour. La tendance est au Color Block, aux couleurs intenses, osées, voire fluo. Les imprimés, le Liberty et le rose ! sont de retour. Le mode est le reflet d’un nouvel état d’esprit, plus positif.

Petit aperçu en images :


Attention, on ne parle pas ici de futilité, mais d’une vision plus positive de notre société, d’un retour au plaisir. Tout signe d’ostentation reste à proscrire.
Le minimalisme est toujours à l’honneur, mais en couleur et avec le sourire. L’émotion prend le pas sur la froideur et la rigueur. Un moyen de relativiser, après des années marquées par la morosité des consommateurs.