vendredi 13 mai 2011

Mes coups de coeur de la semaine #1#

Un film : La solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo
avec Alba Rohrwacher, Luca Marinelli…

La solitude des nombres premiers est l’adaptation du roman best seller éponyme de Paolo Giordano. Il décrit en parallèle, les destins d'Alice et de Mattia, tous deux meurtris par un terrible événement surgi pendant l’enfance et qui marquera à jamais leur existence. Deux écorchés de la vie, elle boiteuse, victime de la cruauté des autres, lui, timide névrosé et rongé par la culpabilité. D'humiliations en renoncements, ils vont se croiser, se fuir, devenir inséparables, se perdre de vue….Pour finalement mieux se retrouver. Solitaires, uniques tels des nombres premiers,  attirés malgré tout l’un vers l’autre par une alchimie mystérieuse et par la même sensibilité toujours à fleur de peau qui rend difficile toute communication avec le monde extérieur, ces deux êtres solitaires tisseront au fil des années une relation complexe.

Porté par des acteurs magistraux (
Luca Marinelli, et surtout Alba Rhrwacher), La solitude des nombres premiers est un film lumineux, émouvant, empreint de grâce. La qualité du film réside notamment dans l’épaisseur des personnages, la qualité d’interprétation. Dans la justesse à retranscrire les névroses, la douleur de la solitude et la difficulté à s’adapter à la vie. Les traumatismes de l’enfance conditionnent notre vie adulte. Et les parents ne font qu’amplifier ces traumas, on pense notamment à ceux d’Alice (un père tyrannique, une mère dépressive et inconsistante auprès de qui Alice cherche désespérément l’attention sans jamais pouvoir la saisir). On ne peut qu’être touché par ce film qui trouve une résonnance en chacun de nous.
Un CD : Blood Pressures de The Kills.
Après Keep On Your Mean Side (2003), No Wow (2005) et Midnight Bloom (2008), le duo anglo-américain The Kills (formé par Alison Mosshart alias VV et Jamie Hince alias Mr Kate Moss) sont de retour avec un 4ème album intitulé Blood Pressures.
Pus pop, plus lumineux, moins fiévreux et underground que les précédents albums, ce nouvel opus n’en perd pas moins de son aura. Rythmes syncopés, riffs de guitare saillantes, voix charnelles, le duo charismatique et sulfureux continue de distiller un rock radical et sensuel. The Kills signe ici un album peut être plus sage et moins ténébreux que les précédents, mais plus mature et toujours aussi singulier.
J’écoute en boucle Future Starts slow, DNA, Baby Says et Damned if she do.

Une expo : « Richard Prince, American Prayer »

Richard Prince, l’artiste américain de la contre-culture, jouant avec les codes de l’art et de l’Amérique et adulé de Marc Jacobs,  expose pour la première fois en France.  Peintre, photographe, sculpteur… le travail de cet artiste protéiforme consiste à détourner des œuvres ou images existantes (photos, affiches publicitaires, romans de gare, illustrations…) issues des grands mythes américains et de la culture populaire. Ses œuvres les plus célèbres sont la série de peintures représentant des nurses coquines (inspirée des couvertures de romans de gare), et les re-photographies de cow-boys des campagnes publicitaires Marlboro.

Méconnu en France, il est pourtant un artiste majeur de la scène internationale (à l’instar de Damien Hirst et Jeff Koons). L’exposition à la BNF met en lumière, pour la première fois, les œuvres (livres, dessins, photos….) issues de la culture pop et des contre- cultures américaines des années 1950 à 1980 (beat génération, mouvement hippie…), qui  ont influencé et continuent d’inspirer, de nourrir l’œuvre de Richard Prince.

Des œuvres issues de sa collection personnelle, car l’artiste est un fervent collectionneur depuis plus de 30 ans : Tableaux, dessins, photographies de célébrités, livres d’artistes, manuscrits d’écrivains célèbres (Kerouak, Truman Capote, Nabokov…), romans de série Z, pochettes de disques…. illustrent son univers personnel, entre culture savante et culture populaire, entre Amérique et Europe, selon une démarche artistique originale.

Une exposition foisonnante et passionnante, qui permet de mieux appréhender le travail de l’artiste. On retrouve, à travers ses influences, la personnalité de l’artiste et de ses œuvres, la richesse de son univers, ce que j’aime chez lui : son sens de l’humour, son ton ironique, son univers érotique et troublant (j’adore sa série des nurses), sa façon si singulière de raconter des histoires, et notamment celle de l’Amérique de fin de siècle.

Jusqu’au 26 juin à la BNF.

Une campagne publicitaire : Eram

J’adore, j’adore, j’adore !
La nouvelle campagne publicitaire pour Eram est un petit bijou d’esprit, d’impertinence et d’humour : Elle se moque ouvertement des campagnes The Kooples, et ça, j’aime !
En mettant en scène deux mannequins en cire censés exercer des métiers glamour (Architecte / Artiste performer / photographe / DJ) et s’être rencontrés dans des lieux hyper branchés (une soirée roof top à NY, un squat à Berlin), elle parodie The Kooples avec ses faux couples pseudo bobos parisiens  insupportables affichant leur belles gueules et leur air suffisant. Chez Eram, une chose est vraie : le prix ! (Eram, Il faudrait être fou pour dépenser plus !)

Dommage que leurs chaussures soient si moches, car leurs campagnes de pub, depuis 1977, sont des petits bijoux !
Une Série : Mad Men saison 5

Je suis résolument mad de Mad Men. Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série (est ce possible ?), Mad Men se déroule dans les sixties à NY. La série raconte la vie de l’agence de publicité Sterling Cooper et de ses salariés, tels que le charismatique, mystérieux et séducteur Don Draper, brillant directeur de création de l’Agence au passé trouble. Au travers des différents personnages et des évènements, la série dépeint une Amérique en pleine mutation, les changements sociaux et moraux qui ont eu lieu aux Etats-Unis dans les sixties. Mais ne vous fiez pas aux apparences, derrière l’esthétique froide et glamour, se cache une critique mordante du rêve américain, des mœurs de l’époque et de la société de consommation.

Après 4 saisons, je me délecte toujours de cette série fascinante, pleine d’esprit, à l’esthétisme splendide, portée par des personnages charismatiques qui, au fil des saisons et des épisodes, dévoilent petit à petit leur failles et leur névroses….

Et bien sûr, ce que je préfère, c’est que dans les années 60 et chez Sterling Cooper, on pouvait fumer, boire du whisky et admirer le beau Don Draper. Ce n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui dans les agences de pub….alors, laissez moi un peu rêver !!
Don Draper

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire